Marie-Hélène Girard
Volume nativement numérique, disponible par courrier électronique uniquement dans cette version.
L’intérêt de Gautier pour l’illustration se manifesta surtout par la place qu’accordèrent ses chroniques artistiques et ses Salons aux artistes qui mettaient leurs talents au service de textes, qu’il s’agisse de peintres confirmés comme Delacroix et Chassériau se faisant illustrateurs de Shakespeare, ou de débutants comme Meissonier, quand il contribua en 1838 à l’édition illustrée de La Chaumière indienne. De Célestin Nanteuil à Félix Bracquemond, en passant par Tony Johannot, Eugène Lami, Théodore Valerio ou Alexandre Bida, nombreux sont les dessinateurs, graveurs, lithographes, à être répertoriés dans les Salons au titre de l’illustration autant que de la peinture, avec presque toujours le souci de rappeler les mérites effectifs et méconnus de la première. Le meilleur exemple est évidemment Gustave Doré, dont Gautier repéra très tôt le « génie », puisque sa prolifique carrière d’illustrateur lui fournit la matière d’une bonne douzaine d’articles.